The Charging Place, la fin de la panne de batterie - par Affiches Parisiennes

"Véritable référence dans le paysage parisien, Affiches Parisiennes met en lumière les fondateurs de The Charging Place, Jérémie Navarro et Anne Mouchet qui reviennent sur les 10 ans de leur entreprise proposant des bornes et stations de chargement sécurisées."
The Charging Place, fondée en 2014 par Anne Mouchet et Jérémie Navarro, est devenue incontournable dans le domaine de recharge d'appareils du quotidien, du téléphone portable aux trottinettes électriques. Après des débuts modestes, le duo a su s’adapter aux crises, notamment celle de la Covid, pour se diversifier et élargir son offre. Aujourd'hui, avec plus de 1 000 bornes installées à travers la France et l'Europe, ils envisagent l’avenir avec de nouvelles innovations, comme les solutions de recharge à l'énergie solaire pour les événements en extérieur.
Affiches Parisiennes : Pouvez-vous nous présenter The Charging Place ?
Jérémie Navarro : Nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l'école, à 18 ans. Nous avions déjà en tête l'idée de créer une entreprise ensemble. Dès notre rencontre, nous nous sommes dit : "Si nous montons une société, ce sera ensemble". L'idée de départ était de répondre à un besoin de recharge, initialement pour les téléphones portables. Nous avons lancé la société avec cette volonté de travailler ensemble et de collaborer.
Anne Mouchet : Nous avons identifié un véritable besoin. Et, comme nous étions en master entrepreneurial, l'idée était de créer une société pendant nos études. Nous avons commencé à travailler sur ce projet comme un projet fictif. Nos professeurs et camarades ont vu l'intérêt du concept et nous avons décidé de le concrétiser pendant notre stage de fin d'études. C'est ainsi qu'est née The Charging Place, dédiée à la recharge d'appareils du quotidien, du téléphone portable à la trottinette ou au vélo électrique.
Comment vous est venue l'idée ?
J. N. : Nous étions constamment en panne de batterie, et cela reste encore le cas aujourd'hui, malgré notre société ! Nous avons pensé qu'il fallait trouver une solution pour permettre aux gens de recharger leurs téléphones au quotidien. Nous avons installé nos premières bornes dans des bars et restaurants à Paris, et cela a rapidement rencontré un franc succès. Par la suite, nous avons élargi notre concept pour inclure les ordinateurs portables dans les universités et les trottinettes électriques. Le concept a évolué au fil du temps.
Depuis combien de temps ça existe ?
A. M. : Nous avons fondé la société en 2014, alors que nous étions encore étudiants. Nous avons effectué notre stage de fin d'études dans notre propre entreprise. L'idée nous était aussi venue après avoir vu des concepts similaires à l'étranger. Nous avons voulu créer un modèle adapté au marché français.
J. N. : Nous venons de fêter les 10 ans de la société il y a quelques semaines. C'est un parcours impressionnant, avec plus de 1 000 bornes déployées en France et en Europe.
Quel a été le parcours, justement, pendant ces 10 ans, avec les hauts et les bas ?
J. N. : Nous avons traversé plusieurs étapes. Le concept a été affiné au fur et à mesure, avec des interrogations sur l'implantation dans les bars, restaurants et autres lieux. L'événementiel a rapidement intégré l'équation. Bien sûr, la crise du COVID a été un coup dur, avec la fermeture de tous nos clients, les établissements et événements qui ont cessé leurs activités. Mais après cela, la demande pour les trottinettes électriques a explosé, car les gens cherchaient à éviter les transports en commun, ce qui a boosté notre activité.
A. M. : La crise de la Covid nous a forcés à pivoter. Ce qui était un obstacle est devenu une opportunité pour diversifier notre offre. Au départ, c’était difficile, avec peu de fonds, donc nous avons dû croître de manière progressive.
J. N. : Les premières installations étaient faites par nos soins. Nous transportions les bornes dans une 206 pour les installer lors d'événements. Aujourd'hui, nous avons une équipe solide et nous sommes présents en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse et dans d'autres pays voisins.
A. M. : Nous avons aussi eu l'opportunité de participer aux Jeux olympiques. C'était une belle réussite pour nous, dix ans après la création de la société, d'avoir pu être impliqués dans un événement d'une telle envergure.
Comment se matérialisent vos bornes ?
J. N. : Nous proposons 15 produits différents. Il y a des casiers sécurisés où l'on peut déposer son appareil à charger, avec un accès par code ou empreinte digitale. Nous avons également des bornes permettant de continuer à utiliser son appareil, avec des ports USB et des prises. Enfin, nous proposons des batteries portatives à emporter pour recharger son téléphone tout en se déplaçant. Ces trois gammes permettent de recharger différents appareils : téléphones, ordinateurs portables, trottinettes, vélos électriques, etc.
La fabrication de vos produits, elle se passe où ?
A. M. : Nous avons deux sites de production : un en France, à Angers, et un autre dans le nord de l'Espagne. Selon la gamme et les spécificités des produits, nous collaborons avec des usines qui possèdent les compétences nécessaires.
Vos clients, qui sont-ils principalement ?
J. N. : Nos clients sont variés. Nous travaillons avec des universités, des hôpitaux, des lieux événementiels comme le Palais des Congrès ou les Zénith, ainsi que des agences événementielles.
A. M. : Nous avons des clients dans le secteur logistique, comme Amazon ou ID Logistique, qui offrent des solutions de recharge pour les trottinettes et vélos électriques de leurs salariés. Nous collaborons aussi avec les technicentres SNCF et d'autres acteurs du transport.
Les entreprises qui font appel à vous, s'agit-il de locations ou d'achats de bornes ?
A. M. : Nous proposons les deux options, en fonction du modèle choisi par chaque entreprise. Une grande partie de notre chiffre d'affaires provient également du reconditionnement de produits. Nous donnons une seconde vie aux bornes usagées, en réparant et remplaçant les pièces défectueuses à 95%, puis nous les remettons en circulation.
J. N. : Comme notre société existe depuis 10 ans, de plus en plus de produits ont déjà une première vie et sont reconditionnés. Ce système permet de réduire le gaspillage. Nous avons aussi réemployé des bornes pour des centres d'accueil pour sans-abri, des associations ou des salles de repos pour les salariés.
A. M. : Il y a des lieux, comme à Versailles, où l'esthétique de la borne est primordiale, tandis que dans d'autres lieux, c'est davantage le fonctionnement qui prime.
Vous en êtes où sur le marché aujourd'hui ?
A. M. : Nous sommes bien positionnés. Nous faisons partie des pionniers du secteur. Bien que de nouveaux acteurs arrivent régulièrement, nous avons su nous maintenir grâce à la diversité de nos produits, notre flexibilité et un service après-vente de qualité.
J. N. : Nous avons aussi la chance de conserver des clients fidèles depuis le début, qui continuent de travailler avec nous et nous challengent sur l'évolution du marché et des besoins des clients. Nous avons observé l'apparition de nombreuses applications mobiles, comme celles permettant de commander à manger dans les stades ou d'utiliser des audioguides dans les musées. Cela a modifié la manière dont la recharge de téléphones est perçue.
A. M. : La recharge est devenue essentielle, surtout en matière de mobilité, pour permettre aux gens de se déplacer tout en rechargeant leurs appareils.
Quel est votre prochain objectif ?
A. M. : Nous voulons continuer à croître étape par étape, en maintenant une progression stable. Nous travaillons aussi sur l'évolution de nos produits, avec des innovations constantes. Nous avons déjà une quinzaine de produits, mais l'innovation est au cœur de notre stratégie. Actuellement, nous développons des systèmes adaptés aux événements en extérieur, capables de fonctionner à l'énergie solaire et de recharger des dispositifs variés, comme les trottinettes et les vélos électriques, dans un même espace.