Mise en lumière du projet entrepreneurial des fondateurs : "Les colonnes de recharge" - Le Point
“Une start-up sinon rien
Créatifs. Les étudiants n’hésitent plus à lancer leur propre entreprise. Enquête
Anne Mouchet est cofondatrice de The Charging Place. Un projet né à l’Ecole des dirigeants & créateurs d’entreprise (EDC), en binôme avec son comparse Jérémie Navarro en 2012, au moment où ils ont intégré le master Entrepreneuriat. Pendant deux ans, ils ont fait évoluer leur idée, l’ont fait rebondir et l’ont amendée jusqu’au lancement de leur start-up, en avril 2014, alors même qu’ils n’étaient pas encore diplômés. “On avait très peur...surtout moi, se souvient un brin amusée, la jeune femme. J'ai investi toutes mes économies, 4000 euros, et Jérémie, 6000. Pendant des nuits je n’ai pas dormi, terrorisée par la somme que je devrais rembourser à la banque si notre projet n’aboutissait pas. Etonnement, c’est à ce moment-là que ç’a été le plus difficile. Pour la levée de fonds suivante, 200 000 euros pourtant, mes peurs s’étaient envolées, car en cas de soucis on n’aurait eu qu’à revendre l’entreprise, qui avait déjà une certaine valeur et un concept éprouvé.”
Comme elle, ils sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance. A oser se lancer, souvent même avant d’avoir terminé leurs études. Une première expérience d’entrepreneuriat avant le diplôme, finalement, pourquoi pas?
L’idée d’Anne et Jérémie paraissait simple, encore fallait-il l’avoir : proposer des bornes de rechargement pour téléphones mobiles ou appareils électroniques dans des lieux à fort passage, comme des bars, des gares, des hôpitaux...Aujourd’hui, avec plus de 100 bornes de rechargement à Paris, notamment à Roland-Garros ou au Parc des Princes, les deux jeunes diplômés ont changé de dynamique. Ils ont embauché des salariés et étudient le développement d’antennes en province et en Europe, avec pour objectif d’atteindre 800 bornes d’ici trois ans. Un succès rapide, massif et durable. “Si cela n’avait pas fonctionné, j'aurais certes eu du mal à encaisser l’échec vis-à-vis de ma famille, mais je serais repartie, et Jérémie aussi. On avait chacun un autre projet en tête. De toute façon, j’aurai voulu monter une autre boîte : j’aime être seule à bord pour prendre mes décisions. Et je n’aime pas l’autorité”, admet Anne.”
Jeudi 23 Février 2017 / Louise Cuneo